Nos collections

Afrique

Composée de 763 numéros d’inventaire, la collection africaine a vu le jour grâce à Michel Revelard. Directeur du musée de 1981 à 2007, il a patiemment enrichi les réserves avec des pièces issues de divers pays d’Afrique, animé par un objectif clair : faire découvrir au public la richesse et la pluralité des fonctions du masque sur ce continent.

Les foyers d’intensité du masque se situent essentiellement en Afrique occidentale, particulièrement au Burkina Faso, en Côte d’ivoire, au Mali, au Nigéria et au cœur du continent : Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo, Angola.

Notre collection africaine se distingue par la diversité de ses formes : masques-heaumes, masques cimiers, masques faciaux, ou encore masques portés sur d'autres parties du corps. Si le bois reste le matériau le plus fréquemment utilisé, d’autres matières viennent enrichir ces objets : fibres végétales et animales, calebasses, cuir, textile, perles, résine…
Face à la richesse et à la diversité des pratiques masquées africaines, la tentation est grande de vouloir tout classer : par fonction, par contexte, par forme. Mais leurs fonctions au sein de la communauté ne sont pas figées. Au contraire, elles sont souvent fluides. Parfois, les mêmes masques jouent le rôle de maîtres-initiateurs mais sortent aussi lors de funérailles. Ailleurs, ils peuvent rendre compte de la justice, participer à l’intronisation d’un roi, et divertir l’assistance en même temps.

Parallèlement à cette fluidité, le masque incarne aussi une forme de continuité. Il joue un rôle central dans les rites de passage - comme les étapes de la vie ou les changements de saison - et dans les cérémonies magico-religieuses où les frontières entre le monde visible et l’invisible s’estompent.

Bien que présentés ici selon leur continent d’origine, ces pièces se rencontrent dans notre parcours d’exposition sous un angle résolument thématique, invitant à des dialogues inédits entre les cultures et à une lecture transversale des pratiques masquées à travers le monde.

Aperçu de la collection

Masque Heaume “Hemba”

Le masque hemba joue un rôle crucial lors du rituel de circoncision des jeunes hommes. Il représente un ancêtre bienveillant accompagnant les futurs circoncis durant l'initiation, assurant leur guérison après l’intervention. Les trois traits sous les yeux symbolisent les larmes versées lors de la circoncision. Le masque permet aussi d’assurer rapidité et dextérité aux futurs chasseurs grâce au symbole de l’antilope située à son sommet.
N° inventaire
FA/0013
Lieu
République démocratique du Congo
Culture
Kwese

Costume d’Egungun

Chez les Yoruba, les Egungun sont les incarnations des ancêtres. Leur société secrète initie les jeunes garçons dès l’âge de cinq ans. Les Egungun sortent à l’occasion des funérailles où les ancêtres rendent visite aux vivants pour les conseiller et les consoler. Ils apparaissent également juste avant la saison des pluies pour apporter santé et prospérité.

Le costume est composé de multiples bandes de tissus flottantes. De ce fait, son élaboration représente un coût significatif, nécessitant souvent des collectes pour financer sa création. Sur l’exemple présenté ici, la couronne, les sequins et les cauris, symbolisent la richesse et l’opulence.

Les Egungun se déplacent en tournoyant, les bandes de tissus virevoltent et la performance est impressionnante, mais devient vite physique. Bien que redoutés par le passé, les Egungun sont aujourd’hui des figures à la fois honorées et divertissantes, dispensant paix et bonheur à la communauté.
N° inventaire
2020/7563
Lieu
Nigéria ou Bénin
Culture
Yoruba

Masque ventral féminin

Ce masque ventral représente un corps féminin dont les attributs sexuels sont mis en évidence. Il symbolise la maternité et le pouvoir procréateur des femmes, célébré à travers des chants et des danses lors du rituel masqué du Gèlèdè

Le Gèlèdè permet d'adresser des prières aux mères ancestrales, gardiennes de l'équilibre communautaire, pour des préoccupations individuelles (santé, fertilité) ou lors d'événements collectifs (mariages, crises). Ce rituel célèbre la femme, détentrice de la capacité d’enfantement.

Le Gèlèdè véhicule aussi l'histoire et les mythes des Nago. Ceux-ci croient que les femmes possèdent une force spirituelle qui n'est ni positive, ni négative à la base. Le culte Gèlèdè tente d'orienter les mères afin qu'elles utilisent leurs forces pour le bien-être de la société.

N° inventaire
2008/4830
Lieu
Togo
Culture
Yoruba-Nago
arrow-right