Projet ReMixis

Nos collections comptent quatorze masques préhispaniques. Jamais étudiées, publiées ni prêtées, et présentées jusqu’alors de façon plutôt discrète au sein de nos expositions.
Nos collections comptent quatorze masques préhispaniques. Jamais étudiées, publiées ni prêtées, et présentées jusqu’alors de façon plutôt discrète au sein de nos expositions, ces pièces, dont la moitié appartiennent à la Fédération Wallonie-Bruxelles, commencent néanmoins depuis quelques années à attirer l’attention de spécialistes qui tentent de revaloriser les artefacts possédant une trajectoire floue et qui se questionnent sur la légitimité de la présence de certains objets dans nos musées.

Lancé en 2022 grâce à l’aide financière de la Commission européenne via IPERION HS, un consortium de 24 partenaires issus de 23 pays européens, le projet ReMixis s’est focalisé sur l’étude du masque mixtèque de cette collection (APC 196), un masque appartenant à la Fédération Wallonie-Bruxelles et mis en dépôt au MUMASK depuis 1986.
Les analyses conduites par les institutions impliquées dans le projet ReMixis ont pour objet l’étude matérielle et la tentative de reconstitution de la trajectoire historico-géographique de ce masque réalisé selon la technique dite de la « mosaïque de turquoise », une technique consistant en l’application de tesselles en matériaux précieux sur une forme en bois. À notre connaissance, près d’une centaine de masques de ce type sont conservés au sein des plus grandes collections publiques du monde. Leur caractère remarquable est internationalement reconnu, pourtant, ces pièces ont en général été complètement écartées du monde de la recherche scientifique en raison de leur trajectoire incertaine.

La communauté scientifique estime en effet qu’étudier et publier ce type d’objets revient en quelque sorte à cautionner le pillage ou le commerce illicite. Mais, la mise à l’écart de ces objets et, par extension, leur invisibilité, rendent impossibles d’éventuelles restitutions aux descendants des communautés d’origine. Sans oublier les lacunes scientifiques que cela engendre.

Par cette étude, le MUMASK a donc fait le choix de la transparence et rejoint les quelques musées européens ayant entrepris des analyses sur des objets en mosaïque de turquoise, permettant des comparaisons fructueuses et enrichissant la connaissance globale des pratiques culturelles mixtèques.

Organisation & suivi du projet

L'avancement du projet

Juin 2022 : premières analyses au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France à Paris et à l’IPANEMA Ancient Materials Research Platform – Synchrotron SOLEIL à Paris
Novembre 2022 : analyses au Laboratoire de Mesure du Carbone 14 à Paris et à l’Université de Leiden au Pays-Bas.
Mars 2024 : analyses à l’Heritage Macromolecular Laboratory de Ljublana en Slovénie.

Groupe de travail

Aline Huybrechts, régisseuse des collections et restauratrice au MUMASK
Gaëlle Vangilbergen, restauratrice-conseil à la FWB
Serge Lemaitre, conservateur de la section Amérique du Musée Art et Histoire de Bruxelles
Martin Berger, professeur assistant en archéologie à l’université de Leyden
Christophe Moreau, anciennement physicien nucléaire au laboratoire de mesure du C14 à Paris
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